Un
petit
paradis pour les plongeurs du Nord. Des dizaines
d'itinéraires de plongée sont accessibles
à partir du bord. On peut pratiquer la plongée
dans l'Oosterschelde, le Grevelingen et le Veerse Meer. On peut en
théorie aussi plonger dans le Westerschelde mais les
conditions de courant et de visibilité sont
épouvantables. L'eau du Westerschelde est de très
mauvaise qualité et le passage de navires vers le port
d'Anvers très important. L'Oosterchelde recèle de
nombreuses épaves, principalement dans le Mastgat. Les plus
célèbres d'entre elles sont le
Damco 136 et le "Galion zonder poen" . L'Oosterchelde est
soumis à des courants engendrés par les
marées. Il faut tenir compte de ces courants pour planifier
la plongée. Un carnet de marée est disponible
gratuitement ou à un prix modique dans les centres de
plongée.
Luctor et
Emergo
La
lutte des
Néerlandais et des
Zeeuwen (surnom des habitants de la Zélande)
contre la mer est aussi légendaire que séculaire.
Les Pays-Bas se sont formés à la fin de
l'ère glaciaire, la fonte des glaciers ne laissa qu'une
terre plate de marais tourbeux. La fonte des glaces se poursuivant, la
plupart de ces terres se trouvaient régulièrement
submergés à marée montante. C'est au
10 ieme siècle que les Hollandais construisirent les
premières digues pour se protéger de la mer.
Jusqu'au 19 ième siècle, ces constructions
étaient très primitives : à peine plus
haute que les terres, elles se rompaient
régulièrement. L'invention du moulin à
vent au 14ième siècle permit
l'assèchement des
polders Dans ces polders
, les conséquences d'une
rupture de digues lors des fortes marées de vives-eaux
étaient dramatiques pour les habitants. La lutte des
Néerlandais contre la mer n'est pas près de se
terminer. L'effet de serre et l'affaissement des terres font que le sol
des Pays-Bas baisse de 20 cm par siècle par rapport au
niveau de la mer. Au cours des siècles, les Pays-Bas
connurent de nombreuses inondations. Celles de 1953 furent les plus
dramatiques rendant la devise « Luctor et Emergo »
(Je lutte pour surnager)
tristement d’actualité .
De
Ramp
Vendredi 30janvier 1953,
la
météo néerlandaise annonce dans son
bulletin un ciel nuageux et de forts coups de vent pour la
journée de samedi. A ce moment, personne ne se doute que ce
week-end de janvier sera le dernier pour 1835 Zélandais.
Samedi 31 janvier, 13 heures :
un ouragan prend naissance au large de l'Ecosse et on enregistre des
pointes de 11 à 12 Beaufort.
Samedi 31 janvier, 21 heures :
l'ouragan est sur les côtes néerlandaises, il y
soufflera avec rage pendant 33 longues heures. Comble de malchance, au
plus fort de la tempête, le dimanche premier
février à trois heures du matin, c'est la
marée haute. Et quelle marée... Une
marée de vives-eaux gonflée par les effets du
vent. La hauteur d'eau atteint la
côte NAP + 5 m alors que les digues sont
prévues pour résister à une hauteur
d'eau de + 4 m. En une seule nuit, 400 brèches vont s'ouvrir
dans les digues et des millions de mètres cubes d'eau et de
boue vont se ruer dans les polders, détruisant tout sur leur
passage. Pour échapper à la noyade, des milliers
de Zélandais n'auront que leurs toits pour seul refuge.
Lundi 2 février 1953, 6 heures du
matin,
l'avis de tempête prend fin, la Zélande
relève la tête... Ruinée.
Le PZC titre en grands caractères : "De
ramp", la calamité.
Quelques
chiffes sur les inondations de 1953
- Pertes en vies
humaines: 1835
- Personnes
évacuées : 72.000
- Surface
inondée : 200.000 ha
- Bâtiments
endommagés : 47.000
- Digues
endommagées : 139 Km
- L'île
la plus touchée :
Schouwen-Duiveland (534 victimes)
Les villages les plus
touchés:
- Ouwerkerk:91
victimes (16% de la population)
- Nieuwerkerk: 288
victimes (15.5% de la population)
- Coût de
l'inondation 450.000.000 d'euros
- Aide
internationale : 30.000.000 d'euros
Le
Plan Delta
Après
cette catastrophe, les
Néerlandais créent immédiatement une
commission destinée à étudier les
problèmes de sécurité dans le Delta.
Elle aboutira en 1958 au vote par le parlement de la loi sur les
travaux du Delta.
A l'origine, cette loi prévoyait, en dehors du
Westerschelde, la fermeture complète du Delta par des
digues. Ce qui aurait ramené la ligne de côtes
à 25 km au lieu des 700 existants
précédemment. Aux cours des années qui
suivirent, des voix s'élevèrent contre la
fermeture complète de l'Oosterschelde. Fermeture qui aurait
condamné ce biotope particulièrement riche,
occasionnant la disparition de la mytiliculture et de la
conchyliculture et ruinant tous les ostréiculteurs.
Finalement, après maintes remises en question du plan
initial, il fut décidé de fermer
complètement le Grevelingen Meer et le Verse meer, tandis
que le Westerschelde resterait ouvert et l'Oosterschelde
fermé en partie par un barrage.
Chronologie
des travaux
- 1958:
barrage
mobile du Hollandse Ijssel
- 1960:
barrage de
Zandkreek
- 1961:
barrage du
Verse Gat
- 1965:
barrage du
Grevelingen
- 1969:
barrage du
Volkerak
- 1971:
barrage du
Haringvliet
- 1971:
Brouwersdam
- 1983:
digue du
Marquisat
- 1986:
barrage
anti-tempête de l'Escaut
- 1987:
Philipsdam
- 1987:
canal de
décharge de Bath
Une
terre d'histoire et de moules
La
Zélande comporte de
nombreuses villes riches en histoire et en monuments.
Zierikzee qui se
trouve sur l’île zélandaise la plus
plongée est la plus célèbre.
D’autres
villes et villages valent la peine que l’on s’y
attarde un peu : Goes,
Middelburg, Veere, Yerzeke...Qui ne connaît pas les moules de
Zélande ! Yerseke
est presque mondialement connu comme le village «
d’où proviennent les moules
de Zélande ». Chaque année en
début de saison le village organise le «
mosseldag » ou « l’or noir de
Zélande » est dégusté pour
un prix modique.
P
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Le barrage
anti-tempête

L'Oosterschelde est fermé en
son
embouchure par un barrage à vannes mobiles. Ce barrage fait
à lui seul la renommée des ingénieurs
hydrauliciens néerlandais, c'est une véritable
vitrine du savoir faire néerlandais en matière
d'innovations et d'audace technique. Une vitrine.. oui, mais quelle
vitrine. Une vitrine de 3 km de long, composée de 62 vannes
gigantesques pouvant s'ouvrir et se fermer en un clin d'œil
(30 à 60 minutes suivant la hauteur de la
porte)grâce à des vérins hydrauliques.
Pour diminuer les délais les éléments
du barrage furent préfabriqués, ce qui pour les
ingénieurs représentait un véritable
défi. Il a fallu trouver des milliers de solutions aux
problèmes de construction, de transport, de mise en place,
d'alignement, de stabilité des divers
éléments.Il a fallu construire des usines, des
rades artificielles, des logements pour des milliers d'ouvriers, des
routes, des grues spéciales et des pontons pouvant supporter
10.000 Tonnes.
On peut pratiquer la plongée sur les Iles de Tholen, Zuid
Beveland, Noord Beveland et Schouwen-Duiveland
Quelques
chiffres sur la barrage
Fondations
- Compactage
du sol :Technique des aiguilles
vibrantes
- Profondeur
du compactage : 15 m
- Largeur du
compactage : 80 m
Matelas inférieur
- Type:
filtrant, sable et gravier
stratifié
- Préfabriquée
épaisseur : 36 cm
- Dimensions:
200 x 42 m
Matelas supérieur
- Type
filtrant, sable et gravier
stratifié
- Epaisseur
du préfabriqué
: 36 cm
- Dimensions
du matelas supérieur :60
x 29 m
- Planéité
de l'ensemble :
matelas de dalles
Piles
- Mise en
œuvre :
préfabriqué
- Matière:
béton
précontraint
- Poids
maximum : 18.000 tonnes
- Hauteur:
entre 30,25 et 38,75 m
- Surface au
sol : 25 x 50 m
- Volume
total de béton
utilisé 450.000 m3
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Hydraulique
- Vitesse
d'ouverture : 180 mm/minute
- Vitesse de
fermeture : 180 mm/minute
- Puissance
de la centrale électrique
: 4000 KVA
- Nombre de
centrales hydrauliques : 124
Vérins
- Nombre de
vérins : 124
- Pression de
service : 220 bars
- Alésages
: entre 635 et 830 mm.
- Courses:
entre 5900 et 11900 mm
- Poussée:
entre 230 et 400 tonnes
- Poids:
entre 46 et 100 tonnes
Vannes
- Hauteur: entre 5.9 et 11.9 m
- Structure porteuse : tubulaire
- Diamètre des tubes :
entre 5O8
et8l2mm
- Poids total des vannes : 23000 tonnes
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L'Oosterschelde
L'Oosterchelde est
un des bras actifs de
l'Escaut. Ce bras est soumis aux marées et des courants
importants peuvent exister. Pour pratiquer la plongée dans
ce bras de mer il est impératif de tenir compte des courants
engendrés par la marée. La profondeur dans le
delta de l'Escaut (Oosterschelde) peut atteindre -60m. Les
plongées se font principalement du bord. On peut choisir soi
même la profondeur que l'on désire atteindre. La
faune est principalement composée de homards, tourteaux,
bar, Seiche, anguilles (mai). La vie fixée est
composée d'anémones(Métridium
sénile) d'anémones encroûtantes et de
ciones (Ciona intestinallis) et quelques variétés
d'éponges. Peu d'épaves sont accessibles du bord,
la plupart se situent dans les chenaux où il faut une
autorisation spéciale pour plonger. Seul le Galion zonder
poen à Wemeldinge est facilement accessible du
bord.
Le Grevelingen
Pendant des siècles le
Grevelingen a
été un estuaire faisant la jonction entre la mer
du Nord et les bassins de l'Escaut, de la Meuse et du Rhin. En 1958,
les autorités néerlandaises votent les
décrets du plan Delta qui décident de la
fermeture de ce bras de mer. Le projet initial prévoyait une
fermeture, un dessalement et un assèchement du Grevelingen
pour gagner des terres cultivables et d'élevage.
Heureusement pour nous le projet initial fut abandonné au
profit de la création d'un grand lac salé de plus
de 100 Km2. Le projet de lac salé avec la mise sur pied
d'une industrie touristique a été
adopté lorsque la CEE a instauré des quotas
laitiers, risquant ainsi de ruiner le monde rural sans l'apport
touristique.
Bien entendu de pareils changements ne vont pas sans un important
bouleversement écologique. Les espèces animales
dépendantes du courant vont totalement disparaître
au profit d'une vie fixée plus intense.
L'apport, au travers des écluses, de l'eau riche en
oxygène venant de la mer du Nord a permis
l'éclosion, jusqu'à -15m, d'importantes colonies
d'Ascidie. Colonies principalement composées de l'Ascidie
plissée (Styela Clava), de l'Ascidie sale (Ascidiella
Aspersa) mais surtout de l'Ascidie jaune (Ciona Intestinalis). On
rencontre aussi de nombreuses anémones
encroûtantes blanches et brunes (Palazoanthus et Epizoantus)
et des Cérianthes. Dans les chenaux profonds, sous le
thermocline, là où l'influence
bénéfique de l'eau riche en oxygène ne
se fait plus sentir, s'est développé un milieu
anoxique peu propice à la vie
Le Veerse Meer
A l'origine le Veerse Meer
était un bras
actif de l'Escaut séparant les îles de Noord et
Zuid-Beveland. Entre 1960 et 1961 la Veerse Meer fut totalement
fermé pour devenir le lac d'eau douce que nous connaissons
actuellement. Cette fermeture a été
assurée par la construction des barrages de Zandkreek et du
Veerse Gat. La construction du barrage du Veerse Gat inaugure une
technique de pointe pour l'époque, celle des caissons
à vannes. Ces caissons sont immergés les uns
après les autres à marée basse lors de
la phase de fermeture, puis remplis de sable. Ce qui évite,
par rapport à la technique classique, des courants trop
violents causés par la réduction de section du
bras de mer à fermer. Le dessalement de l'eau de mer a eu
des conséquences terribles sur la faune et la flore. Seules
les espèces supportant une eau de moins en moins
salée ont survécu. La faune est surtout
composée de moules et d'anguilles. L'absence totale de
courant et une bonne visibilité font du Veerse Meer un bon
endroit pour l'apprentissage de la plongée et de la voile.
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